
L’intérêt principal des ponts suspendus réside dans le
fait qu’il permettent, du fait de l’absence de piliers régulièrement espacés, le
passage de bateau sous le tablier. Ils ne gênent donc pas la circulation
maritime. C’est pourquoi ces ponts sont choisis pour franchir des fleuves ou des
bras de mer très fréquentés. Pour le pont Akashi Kaiyo, la construction s’est
même déroulée sans interruption du trafic maritime.

Lexique :
(1) Pylône : Structure élevée,
métallique ou en béton armé, servant de support aux câbles
(2) Tablier : Plate-forme
horizontale qui supporte la chaussée ou la voie ferrée.
(3) Câbles porteurs : Câbles
principaux rejoignant les deux pylônes : ils soutiennent les suspentes
(4) Suspentes : Câbles verticaux
suspendant le tablier aux câbles porteurs
Haubans : ( uniquement
dans les ponts à haubans ) câble tendu entre le
pylône et le tablier, supportant ce dernier. Les haubans sont individuels et
supportent le tabler en de nombreux points d'attaches.
Travée : Portion comprise
entre 2 points d'appuis : travée principale et travées secondaires
(5) Tirant d'air : Distance
verticale entre le tablier du pont et le niveau de l'eau.
Voussoirs : Eléments
principaux des tabliers de ponts suspendus
(7) Culée : massif de maçonnerie
formant appui à l'extrémité d'un tablier, sur les deux rives
(9) Débouché : distance séparant
les culées diminuée des épaisseurs de piles.
Caisson immergé : un caisson
étanche est amené en position, puis immergé entre des pieux. La maçonnerie est
progressivement élevée à l'intérieur, ce qui enfonce le caisson. Ils servent de
base aux piliers.
(8)
Ancrage : endroit ou les
câbles sont accrochés à la terre et tendus. ( photographies )

Les ponts suspendus classiques :
Ces ponts sont constitués de deux pylônes. Les deux câbles
porteurs ( un de chaque côté de la largeur ) parcourent toute la longueur du
pont, d'un point d'ancrage à l'autre. Malgré leur tensions, ils se courbent
entre les deux pylônes et forment une courbe du type
f(x) = [ a * ( exp.(x/a)+
exp.(-x/a) ] / 2
a étant déterminé par les dimensions du pont. ex : pour un pont de travée
centrale de 120 m , de distance rive piliers de 300 m , avec 6 suspentes
espacées de 20 m :
Pour la partie centrale, les câbles forment une courbe d'équation
:

et
la partie périphérique une courbe d'équation :
Les ponts suspendus sont généralement plus longs que les ponts à haubans. Mais,
du fait de la nécessité d'un ancrage, il doivent être situés en terrain rocheux
ou si possibles entre deux élévations rocheuses.
Le problème de ces ponts est que la structure est très déformable
Le
Golden Gate Bridge, le plus célèbre des ponts suspendus, fut
conçu et réalisé en moins de cinq ans. Il ouvrit en 1937. L'élégance, la pureté
des lignes, le cadre grandiose font de
cet ouvrage qui joint la presqu'île de San Francisco à la Marin Peninsula, l'un
des plus beaux ponts du monde.

La grande profondeur du goulet de la Golden Gate, 75 à 100 m, l'intensité
de la navigation qui l'emprunte et les forts courants de la marée interdisaient
tout appui
intermédiaire. Ces conditions ont imposé une travée
centrale de 1 280 m, portée considérable encore jamais réalisée, et qui resta le
record absolu pour ce type de structure pendant près de 27 ans, avant de
s'incliner devant le pont Verrazano (New-York), puis le Humber Bridge en 1981.
Les ponts à haubans :
Constitués d'un ou de deux pylônes, ces
ponts soutiennent leur tablier au moyen d'une multitude de haubans. Les haubans,
vont par paire, et sont fixés tout le long du tablier, de chaque côté du tablier
et de chaque côté des pylônes. De ce fait,il ne nécessitent pas d'ancrages au
sol : les haubans sont fixés à l'intérieur des pylônes.

Chaque hauban a la même tension mais des longueurs différentes (selon son
emplacement d'attache sur le tablier ). Les haubans s'équilibrent de chaque côté
des pylônes
Les travées principales des ponts haubanés sont généralement
moins importantes que les travées des ponts suspendus à câbles porteurs.
Les haubans sont indépendants, ce qui est avantageux : cela
permet de concevoir des tabliers à faible inertie. Le haubannage lateral
équilibre directement les efforts de torsion : des tabliers moins résistants et
plus légers sont alors autorisés.
Le développement des ponts à haubans ne fait que s'accélérer
sur tous les continents, car, en évitant la construction d'énormes massifs
d'ancrage, ils font reculer le domaine d'emploi économique des ponts suspendus.
En témoigne notamment, en France, à l'est de Honfleur,
le pont de Normandie, sur l'estuaire de la Seine, avec un tablier
principalement métallique dont
la portée est de 865 m.
Les études montrent que la seule limitation à
l'augmentation des portées tient aux
phénomènes d'instabilité aéroélastique.

